MEDINI, Hayim Hizkyaou
Un article de Biographies.
Version actuelle
Né à Jérusalem en 1832, décédé à Hebron en 1905 le prénom Hayim lui fut ajouté en 1878, au cours d'une grave maladie;
Un des grands maîtres du judaïsme oriental, son oeuvre gigantesque, le Sédè Hemèd, véritable encyclopédie de la Halakha, étonnera toujours ceux qui la consultent. Son père, Rabbin Raphael, éminent rabbin de la vile, lui enseigne la Tora dès que celui-ci commence à apprendre à parler. Il révèle très tôt des capacités inhabituelles. Parmi ses maîtres, nous pouvons citer : Rabbi Yitshaq Kubu (Richone Létsione), Rabbi Yossef Nissim Bourlah (Av Bet Dine à Jérusalem), et son père auquel il fut toujours le plus attacHe. Il se marie très jeune, mais, suite au décès prématuré de son père en 1853, il doit alors assurer la subsistance de sa mère et de ses deux jeunes soeurs dont il s'occupe jusqu'à leur mariage. Constatant son extrême pauvreté, les rabbanim de Jérusalem lui conseillent de se rendre à Istanbul, chez ses proches parents. Il suit donc leur conseil et se rend avec tous les siens en Turquie où, chaleureusement accueilli par sa famille, il peut poursuivre ses études pendant 14 ans, et fréquente la Yechiva de Rabbi CHelomo Elfandri, le Sage de la ville, dont il est l'éLeve le plus aimé. En 1865, il fait paraître son livre Mihtav Hizkyaou dont l'étendue des connaissances impressionne tous les rabbanim de Turquie qui lui proposent de devenir dayane d'Istanbul, poste qu'il refuse pour ne pas s'écarter de l'étude. En 1866, à l'age de 33 ans, il prend la direction spirituelle de la communauté de Krazovar (Crimée), au bord de la Mer Noire, dont le judaïsme est en péril, et qu'il dirige pendant 33 ans jusqu'à son retour en Terre Sainte. Il transforme, en douceur et avec une profonde humanité, cette communauté dont le Judaïsme n'était plus qu'une série de vieux souvenirs et de coutumes erronées, et qui démontrait un manque total de connaissances. Rabbi Hizkyaou réfute l'opinion d'un historien caraïte selon laquelle les Juifs criméens seraient des caraïtes. Il prouve l'appartenance indiscutable de ces Juifs au peuple d'Israël, démonstration d'une importance primordiale. Peu après son arrivée à Krazovzar, Rabbi Hizkyaou y érige une Yechiva afin de réorienter la nouvelle génération vers la Tora. Il y enseigne jusqu'à ce que ses éLeves connaissent chaque détail de la juridiction juive. En 1870, il se rend en Terre Sainte pour se recueillir sur la tombe des Justes. En 1878, atteint d'une très grave maladie des yeux, il ne recouvre jamais entièrement la vue. En 1879, il fait éditer son ouvrage Baqachote composé de chants et de prières que certaines communautés séfarades ont pris pour coutume de réciter durant le Chabbat et les fêtes (cet ouvrage est réédité en 1886 à Varsovie sous l'appellation Naïm Zémirot). Pendant son séjour à Krazovar, Rabbi Hizkyaou rédige peu à peu son Sédè Hemèd dont la plupart des volumes sont imprimés de son vivant et le rendent célèbre dans le monde entier. Il y présente les sources et l'argumentation de toutes les lois du Talmoud jusqu'au dernier décisionnaire de son époque. On lui demande son opinion sur les nombreux débats qui opposent les rabbanim de Russie, de Pologne, de Lituanie, de Hongrie, d'Afrique du Nord et des pays d'Asie, et ses réponses sont citées dans de nombreux ouvrages de ses contemporains. Non seulement les Juifs le vénèrent, mais également les chrétiens et les musulmans qui voient en lui un saint et un faiseur de miracles dont l'allure patriarcale inspire la déférence à tous, même aux souverains et aux autorités officielles. Malgré les supplications des Juifs criméens, il retourne définitivement en Terre Sainte en 1899, et débarque à Jaffa qui lui réserve un accueil très chaleureux. Après deux semaines, il se rend à Jérusalem, sa ville natale, afin d'y poursuivre la rédaction de son Sédè Hemèd. Lorsqu'on lui offre le poste de Richone Letsione, il se rend à Hebron afin d'y travailler et étudier calmement. Mais lorsque l'autorité de la ville, Rav Rahamim Yossef Franco, décède, Rabbi Hizkyaou est nommé Hakham Bachi et Av Bet Dine de Hebron. Il accepte cette fonction mais se charge essentiellement de la responsabilité de l'éducation religieuse. Il érige aussi un Kolel où il enseigne tous les jours, et une Yechiva. La caisse de prêts Hene Wa-Hessed qu'il fonde, permet aux nécessiteux d'emprunter de l'argent sans intérêts. Une bonté extraordinaire imprègne chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, et lui qui fuit tous les honneurs, témoigne toujours un respect sans limite à chacun, fût-ce le plus humble des hommes. Atteint d'une maladie incurable, il décède à l'age de 72 ans, la veille de Hanoukka, le 24 Kislev 5665 (1905), au grand désespoir de tout notre peuple. Dans son testament très particulier, il explique en détails la manière dont doivent être effectués sa toilette mortuaire, son linceul, ainsi que son enterrement et les études organisées pour son salut (il précise que, sur l'épitaphe de sa pierre tombale, doit apparaître cette phrase : Le Ciel accordera une double récompense à celui qui étudiera un chapitre ou un cantique pour son salut).
Rabbi ‘Hizkiyahou Medini : auteur du Sdei ‘Hemed
Source : Hevrat Pinto
Ses livres donnent une abondance de principes généraux et de détails de halakhah, et citent une quantité d’auteurs d’époques différentes. Les grands décisionnaires de notre époque ne peuvent s’en passer. Il était grand en Torah et en actes, et nous allons citer une histoire qu’il a lui-même racontée sur l’origine de sa sagesse.
Rabbi ‘Hizkiyahou Medini, auteur du Sdei ‘Hemed, raconta un jour à l’un de ses familiers que dans sa jeunesse il n’avait pas de dons particuliers. Les sources de la sagesse s’étaient ouvertes pour lui à un age plus avancé, à cause d’un certain incident, que voici.
Quand j’étais un jeune avrekh, raconte le Sdei ‘Hemed, j’étudiais dans un collel financé par un homme riche, et qui se tenait dans sa propre maison. A cette époque-là, je ne faisais pas partie des esprits les plus brillants du collel, mais j’étudiais avec assiduité et je progressais. L’un des étudiants de ce groupe devint jaloux de moi, et me tendit un piège. Il soudoya la femme de ménage qui venait tous les matins nettoyer le Beith Midrach pour qu’elle m’accuse publiquement d’essayer de la séduire quand elle venait tôt le matin au Beit Midrach pour faire le ménage. Un jour, cette femme arriva, et dès son entrée au Beith Midrach, elle se mit à crier en m’accusant d’une conduite indigne. Immédiatement, tout le monde se rassembla, on m’accusa d’hypocrisie, on m’insulta copieusement et ce fut une très grande profanation du Nom de D.. Incapable de supporter pareille honte, je fus obligé de m’enfuir. Le Roch Collel n’avait pas cru cette femme de ménage, et il la renvoya.
Au bout d’un certain temps, quand elle eut épuisé l’argent qu’elle avait reçu pour m’accuser, la femme de ménage vint me trouver pour me supplier de la pardonner du tort immense qu’elle m’avait causé. Elle me promit de raconter en public toute la vérité, et de proclamer qu’il s’agissait d’une machination, et que l’un des avrekhim lui avait donné de l’argent pour qu’elle m’accuse.
Elle ajouta qu’étant donné qu’elle n’avait plus de gagne-pain, une fois qu’elle aurait lavé mon nom elle m’implorait de faire tout mon possible pour lui faire retrouver son travail.
A ce moment-là, dit le Sdei ‘Hemed, je fus confronté à un dilemme considérable. D’un côté, j’étais heureux de cette occasion inespérée de voir mon nom blanchi de cette terrible accusation, et tout rentrer dans l’ordre. J’acquiescerai presque à sa requête. Mais en même temps me vint la pensée inverse. Une terrible profanation du Nom de D. avait déjà eu lieu, et maintenant, si la véritable histoire était connue, il y en aurait une autre à cause de la conduite honteuse du avrekh, et lui-même devrait subir un terrible affront. Il était par conséquent préférable que je continue à souffrir ma honte en silence que de provoquer un nouveau scandale. La décision était très difficile, les pensées se bousculaient dans ma tête, et je changeais d’avis à chaque instant. Finalement, je décidai de dire à la femme de ménage que je m’efforcerais de parler en sa faveur, mais que je lui interdisais absolument de raconter à quiconque l’histoire de la corruption !
Au moment où j’ai pris cette difficile décision qui risquait de mettre en danger tout mon avenir dans le monde de la Torah, finit le Sdei ‘Hemed, j’ai senti que les sources de la sagesse s’ouvraient devant moi. Au lieu du dommage qu’aurait dû entraîner mon choix, j’avais mérité une aide du Ciel exceptionnelle qui m’a mené jusqu’à ma situation présente.
Sa Hilloula tombe le 24 KisLev