TOLEDANO, Habib
Un article de Biographies.
né à Meknès , fils de R' Eliezer, à la suite d'une période tragique : famines, épidémies et même un tremblement de terre qui détruit la presque totalité du Mellah de Meknès, il se rend à Gibraltar à l'age de 25 ans en compagnie de ses frères. Plus de 3,500 Juifs, dans la seule ville de Meknès, sont morts des suites de la grande famine. Un lien solide s'établit entre R' Habib et la communauté juive de Gibraltar. Il arrive à se faire connaître par les milieux de la Hascala, milieu de non croyants qui dominent l'Europe. Sa philosophie concernant la foi juive commence à prendre corps. C'est à cette époque qu'il prend conscience de la distinction de fond entre les Juifs sous tutelle musulmane et ceux sous domination chrétienne en Europe. Cette différence est évoquée dans son livre Téroumat Ha-Rodeche édité en 1842. Il rédige également son oeuvre magistrale, la Haggada de Pessah, puis le livre Dérèkh Emouna, chemin de la foi qu'il joint à la Haggada de Pessah afin de le mettre à la portée du grand public. Il revient à Meknès en 1928 où il apprend la mort à Safed de ses deux oncles R' Yaakov et R' CHelomo Tolédano, décès suivis par celui de son père, ce qui le marque profondément. Puis il adjoint également à son oeuvre les commentaires des Richonim portant sur la Haggada, (Rachi, Rachebam, R' Yom Tov Elchabili, R' Yehouda Tolédano (Rabbi Hadoss). En 1834, il décide d'Immigrer en Erets Yisrael avec sa femme et ses deux enfants, Raphael et Eliezer. Il se rend d'abord à Tunis où il est reçu par le Rabbin de la ville, le grand rabbin vénéré, faiseur de miracles, R' Yechoua Basis, qui lui trouve une famille d'accueil parmi les originaires de Gibraltar installés à Tunis. Ils lui donnent toute l'aide nécessaire ce qui lui permet de mettre au point ses manuscrits et ceux de son père. Après un séjour de trois ans, il quitte Tunis pour Livourne en Italie où il compte éditer la Haggada avec ses commentaires et ceux des Richonim. Il décide de laisser sa femme enceinte et ses deux fils chez deux membres de la famille, R' Abraham et R' Yona Tolédano qui habitent Sfax. Ils prennent donc le bateau, mais à cause des pluies et tempêtes, ils ne peuvent accoster. Ils descendent en laissant dans le bateau tous leurs effets, y compris les manuscrits de son père, voire même une partie de ses manuscrits, qui sont perdus lorsque le bateau sombre. Mais, par miracle, Rabbi Habib avait pris avec lui la Haggada avec tous ses commentaires et un certain nombre d'enseignements de son père et de ses oncles maternels. Son livre Téroumat Ha-Kodeche, qui traite des controverses avec les Herétiques qui se développent en Italie, est édité. Il fait éditer également un manuscrit de Rabbi Messod Zerbib, commentaire de la Tora intitulé Zéra Emet, qu'il enrichit par de précieuses remarques. Rav Zerbib était un grand érudit de Constantine. Cet ouvrage date de 1715 et Rabbi Habib le fait éditer à Livourne en 1851. Sa Haggada Pé-Yecharim voit enfin le jour, comportant le commentaire des trois Richonim ainsi que son commentaire Chemin de la foi, et deux poèmes, l'un sur les qualité de Moche Rabbenou, et l'autre sur la sortie d'Egypte. Dans son commentaire, Chemin de la foi, il affronte l'atHeisme du 19ème siècle pour prouver l'authenticité de la Tora