ATTIA, Ezra

Un article de Biographies.

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Né en 1851 à Alep en Syrie, décédé à Jérusalem en 1970 fils de Rabbi Yitshaq (petit-fils de Rabbi Yechayahou auteur du Bigdei Yecha qui émigra en Terre Sainte en 1895 avec ses deux fils, Eliahou et Ezra.

Dès son jeune age, Rabbi Ezra passe ses jours et ses nuits dans le petit Bet ha-midrache de Chochanim Lé-David, hors des murailles de Jérusalem, dans le quartier des Boukharim. Il est un des premiers éLeves de la Yechiva Ohel Moêde qui accueille les enfants pauvres et où siègent Rabbi Avraham Adess qabbaliste, Rabbi Yossef Yedid Ha-Levi et Rabbi CHelomo Lanyado.

Il épouse la fille de Rabbi Avraham Chalom. Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, les éLeves de la Yechiva, exposés à l'enrôlement dans l'armée Turque, se trouvent en grand danger et doivent se cacher; mais ils continuent à étudier, et c'est la Rabbanit Attia qui leur apporte à manger tous les jours. Le groupe se rend ensuite en grand secret au Caire où, Rabbi Ezra, constatant la désolation spirituelle qui règne dans cette capitale, donne un nouvel essor à la propagation de la Tora. Il y fonde la Yechiva Ahavat Wé-ahva et l'organisme Keter Tora qui assure des cours du soir aux travailleurs et écrit pour eux le traité Avoda Zara.

Par la suite, il est nommé membre du tribunal rabbinique local. Après la guerre, Rabbi Ezra retourne à Jérusalem au grand désespoir des Juifs de la capitale égyptienne. Il se réinstalle dans la Yechiva Ohèl Moêde aux côtés du Roche Yechiva, Rabbi Chelomo Lenyado, et du grand méqoubal Rabbi Hayim Chaoul Douvek.

En 1923, la Yechiva Porat Yossef ouvre ses portes et son premier noyau d'éLeves et d'enseignants est constitué par un transfert à partir de l'institution Ohel Moêde, et est donc dirigée par Rabbi Chelomo Lanyado jusqu'à sa mort en 1935.

Rabbi Ezra est nommé, à l'unanimité, comme son digne successeur. Il dirige cette Yechiva malgré les plus grandes difficultés, notamment en 1948 lorsque la Vieille Ville est conquise par les Arabes et qu'il doit transférer son institution dans la ville nouvelle. Sa grandeur dans l'étude, dans la Halakha et dans sa forme de conduite, est remarquable, ainsi que son aptitude à transmettre son savoir en des termes simples avec les mots qu'il faut. Ses éLeves sont restés à jamais attacHes à lui, et ceux qui se sont installés dans un autre pays lui rendent visite à chaque fois qu'ils reviennent en Erets-Yisrael. Il est pour eux la source du Mur occidental. On afflue de tous les coins de Jérusalem pour venir entendre ses cours.

Parmi ses écrits, figurent une série de commentaires sur le traité talmudique Ketoubot qui disparaît, ainsi que d'autres fruits de sa plume, lors de la destruction de la Yechiva Porat Yossef au cours de la Guerre d'Indépendance, en 1948. Sa modestie est, durant toute sa vie, une seconde nature. Rabbi Ezra passe la dernière période de sa vie entouré de milliers d'éLeves et de disciples, futurs propagateurs de la Tora, maîtres réputés, produits raffinés de la Yechiva Porat Yossef. En 1967, il peut se rendre enfin au Mur Occidental qui vient juste d'être libéré après vingt années d'assujettissement par les Arabes, et il en pleure de joie et se répand en prières de louange et de reconnaissance.

Le lendemain de Lag ba-ômer, en 1970, il quitte ce monde, et ceux qui prononcent les éloges funèbres, exhortent le peuple entier à la téchouva après cette immense et irremplaçable perte.

RABBI EZRA ATTIYA, ROCH YECHIVAH DE PORAT YOSSEF

Source : Hevrat Pinto

Notre grand Rav, le célèbre gaon Rabbi Ezra Attiya, Roch Yechivah de Porat Yossef à Jérusalem, rassemblait en lui la grandeur et l’humilité. Il forma de nombreuses générations de talmidei ‘hakhamim de grande envergure. Il était né à Alep en 1884 (5645), d’une famille très respectable, puisque son père, Rabbi Yitz’hak, était le petit-fils de Rabbi Ichayah Attiya, descendant de Rabbi Chem Tov Attiya, qui faisait partie des disciples du Beit Yossef.

A l’age de seize ans, il vint en Erets-Israël avec ses parents, et ils s’installèrent à Jérusalem. Au début, il étudia la Torah chez le Rav Eliahou HaCohen Dawik, mais peu de temps après, celui-ci appela son père pour l’informer qu’il n’avait plus rien à apprendre à son fils, car celui-ci le dépassait dans la compréhension du Talmud. Ainsi Rabbi Ezra s’éleva dans la Torah et la crainte du Ciel, dans la « Jérusalem d’en haut » qui était remplie de grands et saints Gueonim semblables à des anges.

Le Rav eut beaucoup à souffrir pendant sa vie. Son père mourut alors qu’il était encore jeune, sa mère dut sortir travailler, et le jour de son mariage, elle fut obligée d’emprunter un manteau à des voisins. Lorsqu’il étudiait la Torah les nuits de Chabath à la lueur de la lampe à pétrole, sa mère lui servait de chomer jusque tard dans la nuit, pour qu’il ne touche pas à la lampe.

« Tu mangeras du pain trempé dans le sel » – pendant longtemps, il n’avait pour toute la journée qu’une pitah et du sel, et même lorsque sa situation financière s’améliora, il continua à se nourrir de cette façon.

Au début de la première guerre mondiale, il y eut une mobilisation générale pour l’armée turque, et les grands rabbanim de Jérusalem conseillèrent à Rabbi Ezra de s’enfuir en Egypte jusqu’à ce que la situation se soit calmée. Avec quelques pièces d’or dans la poche, il arriva en Egypte, où il se mit à enseigner la Torah. Il remit l’argent à l’un des riches juifs de l’endroit, qui lui promit de le placer et de lui en remettre les bénéfices. Mais de nombreux mois s’écoulèrent et aucun argent ne lui parvint. D. lui envoya le tsaddik Rav Nissim Na’houm, qui venait lui aussi d’arriver en Egypte, et pendant huit ans notre maître enseigna la Torah dans les Yechivoth Keter Torah et Ahavah Vé-A’hvah, créées par ce Rav.

Vers la première guerre mondiale, un homme généreux du nom de Yossef Avraham Chalom fonda la Yechivah « Porat Yossef » à Jérusalem. Notre maître rentra à Jérusalem, et après la mort du Roch Yechivah, Rabbi Chelomo Laniado, il fut nommé à sa tête. Il consacra toutes ses forces à cette tache, passant de nombreuses heures à enseigner à ses éLeves une seule explication de Rachi. Sur l’expression de Rachi « Kelomar » (« c’est-à-dire »), il avait l’habitude de dire : Tout se trouve dans Rachi, vous trouverez tout dans Rachi. Il habitua ainsi ses éLeves à étudier les commentateurs de la Guemara, le Maharcha et le Maharam Schiff, qui sont la véritable base de la compréhension du sens direct de la Guemara.

Le Rav Ovadia Yossef a témoigné, dans son éloge funèbre sur notre maître, qu’il possédait parfaitement tout le ‘Hochen Michpat par cœur tel qu’il avait été donné au Sinaï, et cela alors qu’il était encore tout jeune. De nombreux sages et décisionnaires venaient lui demander son avis, entre autres le Rav Tsvi Pessa’h Frank, Rav de Jérusalem. Par ailleurs, il répondait avec humilité et affection à quiconque l’interrogeait. Parfois, il restait longtemps avec un éLeve, pour comprendre en profondeur ce qui le préoccupait, puis il lui donnait une réponse exhaustive. Le ‘Hazon Ich, après avoir étudié quelque chose avec lui, a un jour exprimé l’opinion que « son avis est comme l’avis des Richonim ».

Rabbi Ezra Attiya évitait dans ses lettres de donner de nombreux titres à chacun. Quand il écrivait à des Sages, il pesait chaque mot en se demandant s’il fallait l’écrire. Il parlait d’ailleurs beaucoup dans ses cours de la valeur de l’humilité, et ces paroles prenaient d’autant plus de valeur dans la bouche d’un véritable géant.

Il éleva de nombreuses générations de Sages et de grands érudits, pendant les quarante-cinq ans où il dirigea Porat Yossef. Quand il constatait chez les éLeves les résultats positifs de son travail et de ses efforts, il se réjouissait comme s’il avait trouvé un trésor.

Il s’éteignit le 19 Iyar, au bout de quatre ans de souffrances. Sa façon d’étudier et sa façon de vivre restent un exemple pour le monde entier.