FALAGI, Hayim

Un article de Biographies.

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Né à Izmir en 1788, décédé à Izmir en 1868 fils de Rabbi Yaakov, il grandit dans une ambiance de sainteté et puise une bonne part de son érudition auprès de son grand-père Rabbi Raphael Hazan, avec lequel il rédige le livre Simha Lé-Hayim, et de son maître Rabbi Yitshaq Gattegno (auteur du livre Bet Yitshaq sur les textes de Maimonide).


En 1823, son grand-père le nomme Hakham Chalem. Ce n'est qu'après la mort de son père, Rabbi Yaakov, qui accepte le poste de Dayane de la ville et Roche Yechiva de Bet Yaakov Rabbi où il a étudié. En 1837, il est nommé Av Beit Din.

En 1855, il reçoit le plus haut titre de Rabbanout d'Izmir : Rav ha-kolel. Un an plus tard, il reçoit par ordonnance du Sultan Abdul-Medjid le pouvoir de mettre ses décisions à exécution, c'est à dire d'exercer une pleine autorité sur les Juifs d'Izmir. En 1864, sous le règne du Sultan Abdul-Aziz, une nouvelle ordonnance royale élargit son autorité. Humble et modeste, ces honneurs n'altèrent pas sa personnalité. Avec l'aide des membres de sa communauté chargés par lui de demander leur soutien aux plus grands donateurs du monde de l'époque, il réunit les fonds nécessaires pour faire construire un hôpital.

Il fonde également un Collel pour les meilleurs éléments de sa Yechiva. Pour favoriser l'instruction des enfants pauvres, il Leve des taxes sur la viande vendue dans la communauté; il développe le champ d'activités communautaires de la ville, fonde des institutions d'aide sociale et des organismes pour le renforcement du Judaïsme. Sa bonté, son amour du prochain ne connaissent point de limites.

En plus de son intense activité communautaire, il prend le temps de répondre aux questions qui lui parviennent d'Orient et d'Occident, de Tunis et de Galicie, de Damas et de Bucarest. Lors de l'accusation de meurtre rituel portée sur les Juifs de Damas et de Rhodes, R' Hayim use de son influence auprès des plus riches personnalités de la communauté qui se mettent en rapport avec les familles Montefiore et Rotschild. Sir Montefiore se rend spécialement à Izmir pour y rencontrer personnellement Rav' Hayim.

Des liens étroits d'amitié se nouent entre eux, et il fait don d'une somme très élevée au profit des oeuvres de charité de la ville. Rabbi Hayim écrit un livre en son honneur et celui de sa femme Judith intitulé Hayim Drahav lé-Moche Téhila.

Il écrit également en ladino un petit ouvrage Matsa Hayim en l'honneur de la reine d'Angleterre qui est intervenue également pour faire annuler l'odieuse accusation, et y fait une comparaison entre la souveraine et Bitya, la fille de Pharaon qui sauva Moche.

Il favorise le développement de l'imprimerie d'ouvrages juifs d'Izmir en faisant éditer ses nombreux ouvrages en quantités importantes, ainsi que ceux de ses fils. R' Hayim est peut-être le seul qui eut le mérite de voir ses oeuvres imprimées de son vivant (72 livres). Il commence à écrire à l'age de seize ans le livre Péhoulat Tsaddiq lé-Hayim, et son dernier ouvrage Birkat mohadé lé-Hayim la veille de sa mort.

Une grande partie de son oeuvre (54 livres), d'une valeur inestimable, est détruite lors du très grave incendie de 1841 qui dévasta la plus grande part des quartiers juifs d'Izmir. Deux autres incendies aussi graves avaient toucHe la partie juive de la ville en 1743 et 1772.

Son moral étant terriblement atteint, son fils Rav' Abraham, lui fait répéter par coeur ce qu'il a écrit afin d'en réaliser une nouvelle rédaction et de réparer une partie de cette perte.

Son oeuvre s'étend sur des domaines nombreux et diversifiés, Tora cacHee et révélée; Halakha et Haggada; prière et chants; coutumes; commentaires sur les ouvrages de générations précédentes et sur le Midrache. Il y a 24 ouvrages de Halakha, 15 livres sur le Midrache, 9 ouvrages sur le Chass (ensemble de traités talmudiques), 7 ouvrages de commentaires sur la Bible, Psaumes inclus, 3 livres de Moussar (Ethique) et 3 autres sur des sujets divers. Après sa mort, prend fin la dernière époque de rayonnement du Judaïsme d'Izmir.

RABBI HAIM FALADJI

Source : Hevrat Pinto

Il fut le Rav d’Izmir, et l’un des plus grands Sages de sa génération. Né en 1788 (5548), il prit sur lui la responsabilité de la communauté dans tous les sens du terme, avec une grace et une attitude on ne peut plus délicate et attentive.

Il était en même temps connu pour son extrême application dans l’étude de la Torah, qui s’exprime dans le nombre énorme de ses ouvrages. On en compte quatre-vingt quinze, parmi lesquels Guinzei ‘haim, ‘Houkei ‘haim et bien d’autres...

Un joug pesant, qui lui dérobait un temps considérable, reposait sur les épaules de Rabbi ‘haim Faladji. On découvre avec émerveillement combien il a réussi à étudier la Torah en profondeur, à donner ses propres explications, et à rédiger un nombre considérable d’ouvrages qui ont éclairé les yeux du monde juif.

Son histoire est en fait celle d’une utilisation maximale du temps. Ses livres témoignent du fait qu’on peut arriver à trouver le temps de faire beaucoup plus de choses que nous, les petits, ne pouvons seulement l’imaginer. L’oeuvre de Rabbi ‘haim porte sur de nombreux traités de la Guemara, offre des explications en halakhah et en aggadah, traite du Rambam, des quatre parties du Choul’han Aroukh, donne des milliers de réponses à des questions halakhiques, commente les parachioth de la Torah, et comprend en outre plus de cent discours et quatorze volumes sur l’ensemble de la Bible, un livre sur les questions touchant aux dayanim, un sur les lois des sacrifices, un sur les décrets dans les communautés...

Il est impossible d’énumérer ici quatre-vingt quinze ouvrages ! Quand a-t-il trouvé le temps d’écrire tout cela ?

La réponse la plus sûre à cette question se trouve dans un témoignage personnel : « Je prends à témoin le Ciel et la terre que depuis le jour où j’ai commencé à réfléchir pour moi-même jusqu’au jour de mes vingt ans, j’ai été plongé dans l’étude jour et nuit sans la plus petite perte de temps, car je ne m’occupais d’absolument rien de ce qui concerne le monde en général. Et de vingt à quarante ans, comme j’avais une famille à nourrir, je me suis occupé des affaires du monde pour pouvoir intervenir, mais quand je n’avais aucune question à traiter, je n’en profitais pas pour perdre mon temps ni me distraire, mais je revenais à mon étude.

De même, à partir de quarante ans, age auquel je suis devenu dayan, juge et décisionnaire et où j’ai pris en charge les besoins de la communauté, jusqu’à aujourd’hui, j’ai pris sur moi année après année un joug extrêmement pesant, car il n’y a aucun instant où l’on ne fasse appel à moi dans des contestations et des affaires concernant le public, dans la ville elle-même et dans tous les environs. Mais bien que les autorités m’aient ajouté des taches encore plus lourdes dans plusieurs domaines, et que mon cœur se lamente en moi de ne pas pouvoir étudier la Torah comme je le désirerais... je me force à trouver des intervalles là où il n’y en a pas, dans le peu de temps libre, en consacrant mes yeux et mon cœur à l’étude de la Torah... Qu’on me regarde et qu’on m’imite, quand on sera assailli des nombreux soucis de la communauté et des individus et pressé par le temps : qu’alors les yeux et le cœur, pendant les quelques instants où ils sont libres, ne s’égarent pas dans des intérêts vains, et que la bénédiction se trouve dans votre Torah ! »

Vient ensuite une promesse : « Tant que vous avez un grand désir de Torah, que vous ne vous livrez pas à des futilités et que votre esprit se rend entièrement libre pendant les heures et les minutes dont vous disposez afin de ne rien en perdre, on vous aidera à trouver le temps d’accomplir votre désir, d’étudier la Torah un peu et de la pratiquer beaucoup.

La plupart du temps, quand se présentent devant moi un homme ou une femme à qui il faut parler longuement pour les réconforter, D. sait combien je souffre de ces heures d’étude qu’ils me font perdre. Mais si je les repousse, je crains de les humilier et de ne pas participer à leur peine, or nous savons qu’« une conduite honorable (dérekh erets) précède la Torah ». Quant à ce qu’ont dit nos Sages dans les Pirkei Avoth, que l’une des quarante-huit choses par lesquelles la Torah s’acquiert est de réduire les contacts sociaux (dérekh erets) au minimum, il s’agit d’éviter dans sa vie privée de trop prolonger les rapports sociaux afin de pouvoir s’occuper de Torah, mais cela ne concerne pas tout ce qui touche à l’honneur des autres, car en ce domaine on risque de leur causer de la peine et de les humilier... »