HA-LEWI, Yitshaq Eiziq

Un article de Biographies.

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guidé dans son travail par R' Hayim Ha-Léwy; l'un des plus importants historiens orthodoxes, il rédige une immense oeuvre de référence, le Dorot ha-Richonim, en huit volumes, qui traite de toute la période allant des Tanayim et Amorayim jusqu'aux Gueonim, en reprenant les thèses d'auteurs non religieux comme Graetz, Weiss et autres, tout en s'opposant souvent à eux. Il fut l'un des piliers de l'Agoudat Yisrael.

Rabbi Yitz’hak Eizik Halevi

Auteur de « Dorot Harichonim »

Source : Hevrat Pinto


Rabbi Yitz’hak Eizik HaLevi fait partie des gens exceptionnels dont le nom est devenu célèbre à la fois en Russie, le lieu de sa naissance, et en Allemagne. Il s’est fait une grande renommée entre les personnalités de la Torah en Russie et a également été connu comme un chercheur et scientifique de talent dans les communautés juives des pays d’Europe occidentale. Il est l’homme qui a construit le pont entre les juifs de l’est et ceux de l’ouest, deux mondes différents et éloignés l’un de l’autre, pour le plus grand bien du judaïsme orthodoxe.

Rabbi Yitz’hak Eizik HaLevi Rabinowitz est né de Rabbi Eliahou en 5608 (1847) à Ivenits, près de Vilna. Sa mère Rahel était la fille de Rabbi Mordekhai Eliezer Kovner, auteur du livre « Karneï Reem ». Alors qu’il était encore tout jeune, son père fut assassiné par des soldats et le petit orphelin Yitz’hak Eizik alla vivre à Vilna, ville de sages et d’érudits, chez son grand-père Rabbi Mordekhai Eliezer Kovner.

A l’age d’environ six ans, il commença à étudier la Guemara, et se fit très rapidement connaître par ses grands talents, particulièrement sa mémoire pHenoménale. Quand il atteint treize ans, il fut accepté comme éLeve à la grande Yechivah de Volojine où il se fit la réputation d’avoir un intellect prodigieux. Le directeur de la Yechivah, Rabbi Yossef Douber Soloveitchik, qui connaissait ses grandes capacités, se consacra à lui avec une immense affection. Au bout de nombreuses années, quand son Rav lui écrivait une lettre, il s’adressait à lui en ces termes : « Ami de Dieu, ami de mon ame et ami de tous ». Il ne resta qu’un an à la Yechivah. En rentrant de Volojine à Vilna, il s’enferma dans sa chambre et étudia la Torah jour et nuit. Il acquit de grandes connaissances dans tous les domaines de la Torah, et devint expert dans les deux Talmuds, celui de Babylone et celui de Jérusalem. Il consultait beaucoup les ouvrages « Michné LaMélekh » et « Noda Biyhouda ». Une fois, il s’exprima ainsi : « Ces livres ont éclairé les voies de mon étude. »

A l’age de dix-huit ans, il épousa Elke Kovner, la fille de son oncle Rabbi Chaoul de Kovno. De plusieurs villes on s’adressait à lui pour qu’il vienne être Rav, mais sa famille le convainquit de ne pas gagner sa vie au moyen de la Torah, et il se mit à faire le commerce du tHe, que sa femme dirigeait, pendant que lui-même étudiait la Torah tout en se consacrant aux besoins de la communauté. C’est à cette époque qu’il écrivit son premier livre, « Batim Levadim ».

Quelques années plus tard, Rabbi Yitz’hak Eizik HaLevi occupait une place importante parmi les rabbanim de Russie. Au bout d’un certain temps, il fut nommé à la tête des directeurs de la Yechivah de Rabbi Malya. A vingt et un ans, il fut honoré du titre important d’administrateur de la grande Yechivah de Volojine. Seules des personnalités exceptionnelles ont été couronnées de ce titre. Rabbi ‘haim Soloveitchik a dit une fois : « Il y a eu un seul administrateur à Volojine, c’est Rabbi Yitz’hak Eizik HaLevi ! » Grace à cette nomination, il devint célèbre dans tout le monde des rabbanim comme l’un de ses grands. Beaucoup de rabbanim lui adressaient des questions de halakhah. Les éLeves de la Yechivah de Volojine venaient le trouver pour lui demander conseil et se faire guider. Quand ils arrivaient à la fin de leurs études, il les examinait et les ordonnait. Rabbi Yitz’hak Eizik prenait part aux grandes réunions qui se tenaient chez le gaon de la génération, Rabbi Yitz’hak El’hanan de Kovno. Une fois, quelque chose le mit en retard pour une assemblée, et l’un des dirigeants de la communauté l’accueillit par les mots : « Bénie soit votre arrivée, Rabbi Yitz’hak Eizik. Nous vous attendions, car sans vous nous n’avons pas réussi à prendre une décision. » Rabbi Israël Salanter a également écrit : « J’ai découvert dans la ville de Vilna un grand trésor, qui est Rabbi Yitz’hak Eizik HaLevi ! »

En 5656 (1895), il fut contraint de quitter Vilna pour s’installer en Allemagne. Son départ de Vilna affecta profondément la ville, et beaucoup de gens regrettaient leur chef tant aimé. Rabbi Yitz’hak Poniewejer déclara : « Que sommes-nous sans Rabbi Yitz’hak Eizik ? Nous sommes comme des orphelins sans père. » Ce tsaddik eut beaucoup de peine d’être obligé de quitter la Russie, mais s’accomplit en lui le verset : « Le cœur de l’homme contient de nombreuses pensées, et c’est l’idée de Dieu qui se réalisera. » Ses grandes œuvres, son livre original « Dorot HaRichonim » et la fondation d’Agoudat Israël, sont postérieures à son départ de Vilna et son installation en Allemagne, et tout le monde a vu que cela venait de Dieu.

Peu de temps après son arrivée en Allemagne, il commença à se consacrer aux lourdes difficultés qui pesaient sur les juifs allemands. Avec un grand courage, il combattit les rabbins libéraux qui voulaient faire entrer des nouveautés dans la religion. Il compara le mouvement de la Réforme à celui des premiers chrétiens, qui prétendaient eux aussi au début qu’ils faisaient partie d’Israël, et ne se sont retournés contre le judaïsme qu’au fil du temps (« Lettres d’Yitz’hak Eizik HaLevi », par le Rav Acher Reichel). A la suite de sa lutte contre les diverses sortes de maskilim, il en vint à décider de fonder une organisation mondiale de Juifs orthodoxes à chaque endroit. Il proposa que ce nouveau mouvement porte le nom d’« Agoudat Israël ». Cet organisme regrouperait tout le judaïsme orthodoxe, et s’occuperait de tous les problèmes des juifs. Il réussit à rassembler dans la ville de Kotowitz tous les grands de la Torah de Russie et les grands rabbanim et dirigeants du judaïsme allemand. A Kotowitz fut fondée « Agoudat Israël », et Rabbi Yitz’hak HaLevi fut à juste titre couronné du nom de « père du mouvement « Agoudat Israël » ».

Rabbi Yitz’hak Eizik HaLevi constata que tous ceux qui écrivaient sur l’histoire juive à cette époque déformaient la Torah d’Israël, et introduisaient des erreurs délibérées dans la Torah écrite et la Torah orale. C’était particulièrement le cas de Eizik Weiss dans ses livres « Dor Dor Védorchav ». Rabbi Yitz’hak Eizik se considéra comme l’envoYe de la providence pour défendre les valeurs saintes d’Israël, et avec enthousiasme et dévouement, il écrivit le livre « Dorot Harichonim », montra à tous que MocHe est vérité et sa Torah est vérité, et il rendit à la sainteté de l’histoire juive la place qui lui revenait.

Son amour pour Erets-Israël était extrême. Il aida considérablement les habitants des implantations et contribua à fonder des établissements d’éducation pour les enfants juifs. Il appela ce réseau d’éducation « Netsa’h Israël ». En 5674 (1913), le réseau de « Netsa’h Israël » englobait dix écoles, quarante maîtres et mille éLeves. Il nomma le Dr MocHe Auerbach à la tête des établissement d’éducation à Peta’h Tikva. Une fois, il a dit : « Il n’y a rien que je ne ferais pas pour la Torah en Erets-Israël. »

Rabbi Yitz’hak Eizik HaLevi a travaillé dur toute sa vie. Un soir, alors qu’il se promenait comme c’était sa coutume, il eut une crise cardiaque. Le soir du Chabath 20 Iyar 5674 (15 mai 1914), il rendit son ame à son Créateur. A sa demande, on ne fit pas d’oraisons funèbres pendant l’enterrement. Mais on lui rendit un grand honneur à sa mort : tous ceux qui l’accompagnaient allèrent à pied de chez lui jusqu’au cimetière, et on plaça son corps pur dans un cercueil qui avait été fait des planches de la table sur laquelle il avait étudié et écrit.

Beaucoup d’années ont passé depuis sa mort, mais son souvenir pur et clair ne nous quittera jamais.