Hacohen Schwadron Chalom Mordekhai

Un article de Biographies.

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Le Maharcham, Rav De Berjan

Source : Hevrat Pinto

Rabbi Chalom Mordekhai Hacohen Schwadron est né en 1835 (5595) et mort à Berjan en 1911 (5671). Il compte parmi les plus grandes et les plus célèbres figures de son époque. Il était connu dans toutes les communautés d’Israël par ses ouvrages considérables « Da’at Hatorah » sur le Choul’han Aroukh Ora’h ‘haim et Yoré Déa, neuf volumes de responsa, « Michpat Chalom », sur les lois de voisinage, « Guilouï Da’at » sur les halakhoth de la che’hitah et des bêtes impropres à la consommation, et « TekHeleth Mordekhai » sur la Torah.

Il fut Rav des villes : Potok, Jolti, Yazlovitch, Boutatsch, mais sa célébrité vient principalement de ses activités dans son dernier poste, Berjan, où il resta plus de trente ans comme Rav de la ville et directeur des deux Yechivoth florissantes qu’il y avait établies, « Da’at Torah » et « Touchiah ».

Le Maharcham compte parmi les plus grands décisionnaires de sa génération. Dans les neuf volumes de ses responsa, on trouve plus de trois mille sept cent cinquante réponses, remarquables par leur judicieuse perspicacité, leur ordre impeccable, la clarté de leur exposition, la précision de chaque détail, et surtout par une connaissance encyclopédique extraordinaire, indescriptible.

Dans ses réponses halakhiques il apporte également des preuves prises dans des versets bibliques, midrachim et autres. Dans l’une des questions sur les halakhoth de che’hitah, il tire un argument d’une explication de Rachi sur... le livre de Job.

Cette pHenoménale érudition éveilla la stupéfaction de tous les grands du monde. Le Ridbaz, Rav de Slotsk, a parfaitement exprimé cette admiration en disant : « Nous aussi nous savons répondre quand on nous pose une question, mais trouver dans chaque question le point essentiel et l’exemple analogue qui éclaire à merveille le cas en question, le Rav de Berjan le fait à la perfection avec beaucoup d’originalité, et en cela il est unique. »

Sa grandeur extraordinaire dans la Torah ressort parfaitement de l’exemple suivant. Rabbi Méïr de Lublin a raconté que dans la vieillesse du Maharcham, alors que celui-ci était déjà malade et ne quittait plus sa maison, plusieurs talmidei ‘hakhamim importants de la ville se rassemblèrent à la porte de chez lui, et se tenaient là en discutant de halakhah. Le bruit de leur débat parvint jusqu’à la chambre du Maharcham ; il appela Rabbi Méïr, qui était de sa famille, en lui demandant de quelle halakhah on parlait dehors. Rabbi Méïr lui dit : « D’une halakhah sur les parts revenant aux cohanim ». Le Maharcham lui répondit immédiatement : « Cela figure explicitement dans « Darkei MocHe » sur les halakhoth de la mezouzah, chapitre tant, paragraphe tant. » Il demanda qu’on lui apporte le Tour et montra immédiatement l’endroit où se trouvait la réponse.

Devant l’étonnement de Rabbi Méïr Chapira, il lui montra ce qu’il avait lui-même écrit dans la marge du Tour : « Aujourd’hui, tel jour, j’ai fini le Tour cent et une fois. » Et il ajouta : « Celui qui étudie cent et une fois, ce n’est pas étonnant qu’il se rappelle un endroit particulier de Darkei MocHe... »

La grandeur et la sainteté du Maharcham se sont également manifestées dans ses dernières heures, au moment où l’un des membres de son foyer s’adressa à lui en lui proposant un peu de vin pour le fortifier. Le Maharcham répondit : « C’est une halakhah explicite qu’un homme qui a bu du vin ne doit pas enseigner, et je prépare en ce moment le premier discours que je devrai prononcer au Tribunal céleste... »


Autre texte de Hevrat Pinto

Un jeune homme rentra un jour chez Rabbi Chlomo Klouger, le Rav de Brod. Il était vêtu comme quelqu’un de prospère, comme un marchand. Les deux restèrent longtemps à discuter de Torah. A la fin, le Rav demanda au jeune homme : « Comment vous appelez-vous ?

– Je m’appelle Chalom Mordekhai et je fais le commerce du bois. »

Le Rav se leva et rentra dans une autre pièce où il resta un certain temps. Quand il revint dans la pièce où se trouvait le jeune homme, il lui tendit un certificat lui permettant de prendre des décisions halakhiques, une semikhah. Il refusa de la prendre, en disant : « Notre maître, ce n’est pas pour cela que je suis venu vous voir, et je n’ai pas l’intention d’utiliser la Torah à des fins personnelles... »

Mais le Rav lui dit, un léger sourire aux Levres : « Jeune homme, l’argent est rond, et la roue de la fortune tourne... il y a toujours des hauts et des bas, prenez donc la semikhah, qui sait si vous n’en aurez pas besoin un jour... »

Le Rav savait ce qu’il propHetisait. Ce jeune homme devint Rav, et non seulement Rav mais gaon, décisionnaire et arbitre suprême en tout ce qui concerne la religion et la halakhah dans la totalité de la diaspora. Il est connu sous le nom qu’il utilise dans ses livres, Maharcham, et il brille de tout l’éclat du firmament entre les grands décisionnaires d’Israël.

Rabbi Chalom Mordekhai Hacohen, le Maharcham, est né le 27 Nissan 5595 (1835) dans le village de Biniouv proche de Zlotchow. Son père Rabbi MocHe Schwadron était un homme riche et un talmid ‘hakham qui étudia la Torah toute sa vie.

Alors qu’il était encore jeune homme, on propHetisa qu’il deviendrait très grand. Il avait une mémoire prodigieuse, c’était « une citerne qui ne perdait pas la moindre goutte », de tout ce qu’il voyait et entendait. Et il vit beaucoup de choses au cours de sa vie, car il n’y avait aucune limite à son assiduité.

Voici ce qu’on raconte :

Pendant sa jeunesse, il étudiait pendant les longues nuits d’hiver, et redoutant que le sommeil ne le surprenne, il avait planté un clou au plafond de la maison où il étudiait, et avait rElie une corde par une extrémité au clou et par l’autre à ses cheveux, si bien que quand il s’endormait et baissait la tête, la corde se tendait et lui tirait les cheveux... cette assiduité lui valut de devenir un prince de la Torah. Le Maharcham a raconté sur lui-même qu’il étudiait dix-huit heures par jour et traversait seize pages de Guemara avec le Roch tous les jours. Il a traversé la plus grande partie du Talmud cent une fois.

Quand il fut connu comme un prodige, beaucoup de personnes riches voulurent le prendre pour gendre, mais c’est Reb Yakir de la ville de Bylkamin qui l’emporta. Après son mariage, il vécut chez son beau-père et se consacra entièrement à la Torah. Ne voulant pas utiliser ses connaissances pour gagner sa vie, il se mit à faire le commerce du bois. Mais du Ciel on ne voulait pas que ce gaon soit commerçant, et on lui montra en rêve qu’il n’agissait pas bien, et qu’il devait être Rav et décisionnaire en Israël. Quand on lui proposa d’être Rav de la petite ville de Poutik, il ouvrit le ‘Houmach et vit devant ses yeux le verset « Pour y faire résider Son Nom, et tu viendras vers le cohen ». Alors il dit : Il est évident que du Ciel on a déCreté que je serais Rav, et il accepta immédiatement le poste de Poutik.

Il y resta quelque six ans, et commença à y rédiger son premier ouvrage, « Michpat Chalom ». De là, il devint Rav de Yazlovits, où il finit d’imprimer son Michpat Chalom, qui fit une immense impression dans le monde de l’étude. Quand il arriva entre les mains de l’auteur du « Min’hat ‘Hinoukh », celui-ci s’exclama : « Ce jeune homme montre les merveilles de sa Torah et de sa force considérable, et nous, nous avons déjà vieilli. » Peu de temps après, il devint Rav de la ville de Berjan, où il resta toute sa vie, et dont on lui donne le nom, « le Berjaner ». Quelques années plus tard, des communautés plus importantes le supplièrent d’être leur Rav, mais il répondit à toutes : « Je suis connu dans le monde comme « le Berjaner », et un changement de nom n’est pas toujours favorable ! »

Le Maharcham était le symbole de la finesse. Il avait avec les autres des rapports chauds et affectueux, et s’efforçait toujours de faire régner la paix entre les gens. Dans tout conflit qu’il eut à juger, il commençait par faire la paix entre les adversaires. Il avait l’habitude de dire : « Le nom de mon maître principal était Chalom (le Admor Rabbi Chalom de Belz), je m’appelle aussi Chalom, presque tous mes livres portent le nom de Chalom, et je descends de la famille d’Aaron le cohen qui aimait la paix et poursuivait la paix, donc j’ai le devoir d’aimer la paix, écoutez-moi et faites la paix. »

Ses rapports cordiaux avec les autres ne se limitaient pas aux juifs, mais s’étendaient aussi aux chrétiens. Un jour, au milieu de son étude, il entendit des voix qui sortaient de la cuisine. Le Rav s’interrompit et demanda ce qui se passait. On lui raconta que la servante non-juive avait cassé quelque chose et que la rabbanit lui criait dessus et disait qu’elle ne la paierait pas pour son travail. La servante éclata en larmes amères. Le Maharcham se leva de la table, alla à la cuisine et dit à la rabbanit : « Que veux-tu de cette pauvre femme ? Est-ce qu’elle l’a fait exprès ? Tu n’as pas le droit de la tourmenter ! Je te paierai les dégats. »

Mais en même temps qu’il était bon et doux, il avait des opinions très arrêtées et ne se laissait pas impressionner quand on pouvait craindre une profanation du Nom de Dieu ou une attitude frivole envers le judaïsme.

Une fois, les coiffeurs de Berjan se mirent à profaner le Chabath. Le Rav les convoqua et leur dit des paroles qui sortaient du cœur pour les convaincre de s’en abstenir. Tous les coiffeurs l’écoutèrent et lui promirent de ne plus ouvrir leur boutique, sauf un insolent qui refusa, en disant que pour lui, travailler Chabath était nécessaire à préserver la vie et avait donc préséance sur le Chabath. Le Rav gronda l’obstiné, et lui promit sa part dans le monde à venir. Mais l’autre continuait à prétendre qu’il ne pouvait pas...

Tout à coup, le Rav se leva et dit : « Ecoutez-moi ! Je ne sais plus quoi faire avec vous. Que le maître du Chabath, contre qui vous péchez, vienne donc et exige son dû... » Tous les coiffeurs quittèrent la maison du Rav, mais ils n’étaient pas arrivés à la moitié des escaliers que l’entêté glissa, tomba dans les escaliers et se cassa les deux jambes.

Depuis ce jour-là, on ne profana plus le jour du Chabath.

Rabbi Chalom Mordekhai Hacohen Schwadron mourut le 16 Chevat 5671 (1911). Dans son testament, il demandait qu’on n’éLeve pas de monument sur sa tombe et qu’on n’écrive aucun titre honorifique sur la stèle. Il était véritablement humble dans sa vie et il resta humble dans sa mort.

Il laissa des écrits dans tous les domaines de la Torah, parmi lesquels ont été imprimés les responsa du Maharcham, en six parties, Da’at Torah, Michpat Chalom, TekHelet Mordekhai et Kelaleï HaChass