KAHANEMAN Yossef-Chelomo
Un article de Biographies.
Né à Kool, Lituanie, en 1886, décédé à Bnei-Brak en 1969 fils de Reb Yehouda Leib qui avait étudié dans sa jeunesse auprès du Hafets Hayim à Radin, il est connu comme le Rav de Poniewiez, un géant de l'esprit, guide pour tous les Juifs. Il a fait construire, dans les dernières vingt-cinq années de sa vie , à Bnei-Brak, la Yechiva de Poniewiez, et contribué à l'essor des Yechivot, en Erets Yisrael, en particulier, mais aussi dans le monde entier. Dès l'age de 10 ans, il étudie à Plungian auprès de différents maîtres parmi lesquels Rav Hayim Yitshaq Bloch et Rav Chimhon Schkop qui deviennent ses véritables maîtres. Il étudie ensuite à Telz de 14 à 21 ans maîtrisant avec génie des connaissances encyclopédiques et dépasse peu à peu tous ses condisciples. De ses deux maîtres précités et de Rav Eliezer Gordon, Rav Yechiva de Telz, il reçoit la lomedouth, science de l'analyse talmudique faite d'une logique rigoureuse et d'une compréhension profonde des thèmes impliqués. Il étudie aussi quelque temps à Novardok, auprès de Rav Yosel (Saba ou fondateur) qui lui confie la responsabilité d'un cours dans sa Yechiva, et il entre en contact avec le Dayane de la ville, Rav Yehiel Mikhel Epstein (auteur du Aroukh Ha-Choul'hane) qui l'investit de la Sémikha (droit de décision rabbinique). Après une visite au Hafets Hayim à Radin, il en fait son maître et son critère de référence pour toutes les décisions de sa vie. Le Hafets Hayim, en retour, ne cache pas son affection pour lui et en fait un disciple de choix. Il étudie à Radin, dans le Kolel Kodechim, durant trois années consécutives, et a, pour compagnon d'étude, le fameux Rav Elhanan Wasserman. Il épouse, en 1911, la fille du Rav de Wiedj, Rav ArYe-Leib Rubin, et il se rend donc à Wiedj où il se fait connaître de la communauté dont il devient plus tard le Rav, après le départ de son beau-père appelé à exercer à Wilcomir, et, sur les conseils du Hafets Hayim, il y crée une Yechiva, et, tout au long de sa carrière, il constitue une Yechiva dans chaque ville où la Providence mene ses pas. La ville de Wiedj, non loin de le la ligne de démarcation entre le front allemand et le front russe, passe plusieurs fois d'un camp à l'autre, et, au cours de la Première Guerre Mondiale, il fuit à Traguin puis à Ingalina et revient ensuite à Wiedj. Rav Yossef CHelomo se rend auprès du commandant allemand, impressionné par sa personne et son intelligence, et obtient de lui de l'aide, un laisser-passer et une carte de chemin de fer pour toute la durée de la guerre, afin de circuler librement dans tous les territoires conquis par les Allemands. Naturellement, il l'exploite au maximum pour venir en aide à ses frères éprouvés par la guerre. Lorsque Wiedj échoue aux mains des Russes, il devient un fugitif sans ressources. Il s'installe à Koltinan avec une équipe d'étudiants triés sur le volet qui se vouent corps et ame à l'Etude. Il y reste trois ans avant de retourner à Wiedj. À trente-trois ans, en 1919, il est nommé Rav de Poniewiez. Il y proclame l'ouverture d'une Yechiva qui attire de brillants étudiants et devient un phare dans le monde des Yechivot. Plus tard, viennent l'aider son beau-frère, Rav Acher Kalman Baron, et Rav MocHe David Tsfatman. Son beau-père, Rav ArYe-Leib Rubin, vient chaque année passer quelques semaines donner des conférences à Poniewiez. La Lituanie étant devenue indépendante, le Rav est nommé pour deux ans député au gouvernement. Dès le début de la Seconde Guerre Mondiale, la Providence le soustrait à l'enfer de l'Holocauste. Accompagné de Rav Abraham-Dov Shapira, chef du tribunal rabbinique de Kovno, il est envoYe en mission en hiver 1940 aux Etats-unis, muni d'un passeport diplomatique et de la procuration du gouvernement de Lituanie, afin d'obtenir le droit à l'immigration des réfugiés de Pologne dans le continent américain. Rendu en Italie, il se rend compte que cette démarche est vouée à l'échec, et, séparé de sa Yechiva et de sa famille, et, sans aucune possibilité de retour vers son pays, il se rend en Erets Yisrael. Une semaine plus tard, les troupes allemandes envahissent Poniewiez et massacrent les mille étudiants de la Yechiva, l'épouse de Rav Yossef-Chelomo, un fils tout juste bar mitswa et le reste de sa famille. Il demeure seul au monde, brisé par l'ampleur du désastre. Mais, plein de courage, en 1940, à la cinquantaine passée, ayant tout perdu, il entreprend de reconstruire et achète, à Bnei-Brak, la colline où il veut reconstruire une nouvelle Poniewiez. L'année suivante, dans les larmes, il pose la première pierre de la Yechiva en présence du Hazon Iche, et en amorce aussitôt la construction. Deux ans plus tard en 1943, alors qu'il est malade et que l'on craint pour sa vie, il donne instruction à son fils rescapé, Rav Abraham Kahaneman, d'amorcer immédiatement les cours à la Yechiva avec un noyau d'étudiants de fortune. Durant les vingt cinq années qui suivent, il construit la plus grande Yechiva d'Erets Yisrael, la Yechiva de Poniewiez, qui s'étend aujourd'hui sur plusieurs batiments imposants sur la colline de Zikhron-Méïr, avec la Yechiva, un Kolel pour étudiants mAries, un orphelinat pour garçons, un autre pour filles, ainsi que différentes annexes dont celle d'Achdod. Il se remarie avec la Rabbanit Hinda qui lui est d'une aide précieuse et qui se dévoue, jusqu'à la fin de sa vie, pour la Yechiva. Il décède en 1969, pleuré par tout Israël qui voit en lui, en cette génération de ruines, une nuée qui guide et qui éclaire le peuple.