KAPAH Yehya
Un article de Biographies.
né en 1850 au Yemen, décédé en 1932 prononciation Yeménite Kafih; il est une des personnalités religieuses importantes du pays, réputé tant par sa fonction de rabbin, que par ses activités dans la recherche de manuscrits anciens et leur publication. Il ouvre, en 1892, un Bet ha-midrache personnel où l'on étudie selon la tradition générale Yeménite, mais où l'on s'ouvre également aux influences plus modernes. Dans sa jeunesse, R' Yehya a fréquenté deux concitoyens intellectuels, Hayim Habchouch et Yossi El'Aroussi, mais sa rencontre avec Joseph Halévy, qui critique violemment le Zohar, va le marquer profondément. Trente ans plus tard, R' Yehya lance sa campagne officielle contre le Zohar! Son prestige s'affirme et son groupe réussit à l'élire Grand rabbin en 1899-1900. En 1890, R' Yehya et son groupe demandent à l'Alliance Israélite, par l'intermédiaire de Joseph Halévy, de leur envoyer un enseignant dont les vues correspondent aux leurs. En 1892, c'est chose faite. Un autre rabbin est nommé à la tête de la communauté et, en 1909, une école juive est ouverte, comprenant deux éducateurs turques et deux éducateurs juifs, dont R' Yehya qui considère cette école comme un instrument idéal pour influencer la jeunesse et la pousser à s'intéresser à la culture. La Première Guerre Mondiale entrave ce projet. Désirant introduire une certaine forme de modernisme dans la communauté juive du Yemen, R' Yehya se lance dans une réforme des traditions et de l'approche du Talmoud qui lui vaut d'être jeté en prison à deux reprises pour avoir troublé l'ordre public! En 1914, il déclare la guerre au Zohar et aux kabbalistes dans son ouvrages Milhamoth haChem, ce qui provoque une polémique et une division au sein de la communauté. Sa mort en 1932 sonne le glas du mouvement Dardaïm qu'il avait fondé. Son acharnement a surtout mis en lumière l'unanimité existant dans l'univers juif au sujet de l'authenticité du Zohar et de la place de la Qabbala. Son petit-fils, R' Yossef, nommé dayane à Jérusalem, a dû prêter serment qu'il admettait l'authenticité de la Qabbala.