SOMEKH, Abdallah

Un article de Biographies.

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Né à Bagdad, Syrie, en 1813, décédé à Bagdad en 1889 ,

fils de Abraham (fils de Yossef, fils de Yehezkiel), Rabbi Abdallah (Ovadia) est issu de l'une des plus illustres lignées du Judaïsme irakien.

Son ancêtre est le grand maître Rabbénou Nissim qui vécut il y a environ mille ans.

Dès son plus jeune age, Rabbi Abdallah s'adonne jour et nuit à l'étude de la Tora auprès de son maître spirituel, Rabbi Yaakov ben Rabbi Yossef Harofé, célèbre Dayane de Bagdad.

Il épouse sa cousine Sérah (fille de son oncle Rabbi Yitshaq Yossef Somekh), et s'associe avec un riche homme d'affaires de Bagdad, mais, constatant l'affaiblissement de l'étude de la Tora, malgré son jeune age, il rassemble les plus éminents jeunes étudiants pour les former et les destiner à la direction spirituelle du Judaïsme irakien.

En 1840, un richissime membre de la communauté, Rabbi Yehezkhel ben Rabbi Réouven MenacHe, fait construire un batiment qui porte le nom de Bet ha-Midrache Abou-MénacHe et fournit aux éLeves de cette institution un salaire mensuel pour les délivrer des contingences matérielles.

Rabbi Abdallah y fait entrer les meilleurs éLeves ayant terminé leurs études au Midrache Talmoud Tora de la ville (qui était le Heder Koutav pour enfants de familles pauvres), et les éLeve au rang de maîtres décisionnaires sans qu'ils aient à se soucier de leur subsistance ni de celle de leur famille.

Rabbi Abdallah consacre également une partie de ses moyens à pourvoir aux besoins matériels de ses éLeves. En 1848 y oeuvrent soixante étudiants venus de toutes les villes d'Irak. Les Rabbanim les plus brillants comptent parmi ses éLeves et sont appelés ensuite à rendre la justice dans les plus grands Batè Dinim du pays.

Rabbi Abdallah prodigue inlassablement son enseignement durant de longues années et rétablit Bagdad comme métropole de la Tora. Lui-même refuse de remplir quelque fonction officielle et n'accepte jamais de rémunération, ce qui ne retranche rien à sa dimension et on le considère comme le dernier grand décisionnaire de son époque.

De cette même batisse sortent les bergers spirituels des communautés d'Irak, de Perse, d'Inde et du Kurdistan, et d'autres régions d'Asie Mineure. Le nom de Rabbi Abdallah Somekh devient plus célèbre de jour en jour tant pour sa science que pour les miracles que l'on lui attribue.

Tous les Rabbanim, les responsables communautaires et la masse toute entière se plient à ses décisions sans aucune remise en question, et même les Arabes le respectent.

Les souverains et les dirigeants de nombreux pays témoignent leur respect envers cet homme qui impressionne ceux qui le voient. En 1883, Rabbi Abdallah rattache à chaque synagogue de Bagdad des spécialistes dans la vérification des Téfillines.

Ceux qui n'ont pas les moyens de s'acheter une nouvelle paire de Téfillines lorsque les leurs ne répondent pas aux normes de la Halakha, s'en voient remettre gratuitement, et ceci grace à la générosité du notable Rav Eliahou Chalom Gabay, originaire de Bagdad, établi en Inde, qui consacre une immense somme d'argent à cette fin. À la fin de 1889, une épidémie de choléra en Irak frappe Rabbi Abdallah qui se trouve dans le village de Grahra, non loin de Bagdad.

On le fait venir à Bagdad pour le soigner, mais le 18 Eloul 5649 (1889) son ame le quitte pour rejoindre le monde des Justes. Ses ouvrages sont : Zivhè Tsedeq comportant des décisions halakhiques sur la partie Yoréh Déah du Choul'hane Aroukh et plusieurs responsa; Ets Hassadé, commentaire sur le traité talmudique Beitsah; Hazon Lamoède sur la science du calendrier; CHeélot ou-Téchouvot comprenant des centaines de responsa; un commentaire sur la Haggada de Pessah (Kibbouts Hakhamim).


Source : Hevrat Pinto

Rabbi Abdallah Somékh

Un prodigieux savoir, une intransigeance sans faille et une modestie proverbiale.

Rabbi Abdallah Somekh est, à coup sûr, l’un de ces géants de la Torah dont peut s’enorgueillir le peuple d’Israël. Maître du Ben Ich hai, il fait partie de l’inestimable et immortelle dynastie des Sages de Babylone, dont la sagesse éclaire chaque page du Talmud.

Rabbi Abdallah Somekh l”xz naquit à Bagdad en 1813. Il était le fils de Rabbi Abraham Somekh, lui-même descendant de Rabbi Nissim Gaon, chef de la fameuse Yechiva babylonienne de Néhardéa, mais également auteur des Vidouïme (confessions solennelles) pour Kippour.

Les fils de Rabbi Nissim Gaon s’appelaient Yehochoua, Yossef, Yehezkel. Yehochoua prénomma ses fils respectivement Abraham et Abdallah, prénoms que l’on retrouve dans la famille de générations en génération, y compris aujourd’hui. Quant au nom Somekh, qui signifie en Hebreu soutien, appui, il vient probablement de ce que l’un des membres de la famille, Yehezkel, faisait fonction de Somekh (assistant) du ‘Hazan, le chantre de la synagogue, à Roch Hachana et Kippour.

Dés sa toute petite enfance, Rabbi Abdallah Somekh fut confié par son père aux plus grands maître de l’époque, notamment Rabbi Yaacov Harofé. Il ne cessa donc d’étudier la Torah jour et nuit, d’année en année, jusqu’à devenir lui-même un maître incontesté pour des générations de disciples. L’un d’eux, Rabbi Chlomo Békhor ‘Hotsine, a écrit :

- Si je devais faire un tant soit peu son éloge, toutes les pages n’y suffiraient pas. Qui plus est, cela lui déplairait sans doute, car il était d’une humilité extrême et ne désirait rien moins que la célébrité.

Outre son Choulhane Aroukh, on doit à Rabbi Abdallah Somekh quantité d’ordonnances, particulièrement en matière de CHehita (abattage rituel) et de Téréfote. Toutes ces ordonnances ont été publiées dans l’ouvrage «Ziv’He Tsedek». Dès leur promulgation, nul n’aurait songé à se détourner d’un iota, exactement comme si elles émanaient du Mont Sinaï.

Comme nous l’avons dit plus haut, Rabbi Abdallah Somekh était le maître du non moins fameux Rabbi Yossef haim, le Ben Ich hai. Lorsque celui-ci commença à donner des cours publics, dans la grande synagogue de Bagdad, Rabbi Abdallah Somekh y venait spécialement, chaque fois qu’il le pouvait, pour écouter son disciple.

Autre marque de ce géant : lorsque son disciple, Rabbi Yossef haim, faisait son entrée à la synagogue, il se levait devant lui, comme toutes les personnes présentes. Grace au comportement du maître, tout le monde comprenait la grandeur de l’éLeve.

Un jour, des policiers vinrent le chercher pour le conduire chez le Walli, le gouverneur, désireux de s’entretenir avec lui après qu’il eut démis un Dayan (juge rabbinique) qui s’était révélé inapte à ses fonctions.

Mais à peine entrés chez lui, les policiers se figèrent en le voyant assis au milieu d’érudits aux visages couronnés de barbes qui écoutaient son enseignement. Lui-même leur apparut comme l’incarnation d’un ange venu du Ciel, et cette vision les impressionna tellement qu’ils se hatèrent de faire demi-tour et de quitter les lieux.

Au gouverneur qui leur demandait pourquoi ils ne lui avaient pas ramené Rabbi Abdallah, ces policiers répondirent :

- Savez-vous qui nous vous avez envoYes chercher ? Le prophète Moïse en personne!

Le gouverneur dépêcha alors auprès de Rabbi Abdallah d’honorables personnalités pour le persuader de revenir sur sa décision. Rabbi Abdallah leur répondit :

- Ma décision a été prise conformément à la Torah de Moïse. Je ne peux donc pas la changer.

Le gouverneur comprit parfaitement ce point de vue et l’admit. Bien entendu, cet événement ne fit qu’ajouter au prestige de Rabbi Abdallah.

C’est la veille de Chabbat, le 18 Elloul 1889 que Rabbi Abdallah Somekh quitta ce monde.

Mais des événements hors du commun n’allaient pas tarder à se produire autour de sa tombe, et dont les échos retentirent non seulement en Irak, mais jusqu’à Constantinople et même jusqu’à Londres et Paris.

Un exemple, à la suite d’une épidémie de lèpre, le maire d’El Krakh avait jugé bon d’interdire l’inhumation de Rabbi Abdallah prés de la tombe de Rabbi Yehochoua Ben YehoTsedek, qui avait été Cohen Gadol (Grand-Prêtre).

Indignée, la communauté juive - qui avait naturellement passe outre à cette interdiction - sollicita l’intervention du maire de Bagdad, qui ne cachait pas sa sympathie aux Juifs. Ceci eut pour effet de diviser la population en deux camps, juifs et arabe : certains Musulmans, en effet, avaient faussement accusé des Juifs de les avoir frappés.

Le maire antisémite d’El Krakh en profita pour faire emprisonner plusieurs ‘Hakhamim (Sages). La communauté juive locale envoya alors des délégations auprès de personnalités influentes de Constantinople, de la famille Sassoon, de Londres, et de l’Alliance Israélite Universelle de Paris.

A la suite de quoi le maire antisémite fut démis de ses fonctions. Tout cela avait pris des mois. Cependant, afin de calmer les esprits, la communauté juive se résigna à exhumer la dépouille de l’illustre défunt. Plusieurs Rabbins descendirent dans la tombe, demandèrent Mé’hila (pardon) à Rabbi Abdallah. Mais quelle ne fut leur stupéfaction en constatant que le corps de leur maître était resté intact, exactement comme au jour de sa mort.

Sa Hilloula tombe le 18 Elloul