Tsarfati Tsemah
Un article de Biographies.
Rabbi Tsemah Tsarfati
Source : Hevrat Pinto
Rabbi Tsemah Tsarfati était le chef des Rabbanim de Tunis. Il avait fondé un grand centre spirituel, et enseignait la Torah à de nombreux éLeves qui venaient s’imprégner de sa sagesse. Rabbi Tsemah renouvela l’étude de la Guemara avec les Tossaphistes et inculquait l’amour de l’étude des divers commentateurs.
Chaque veille de Chabbat et veille de fête, il circulait près des magasins et pressait les marchands de fermer leur boutique pour accueillir paisiblement le Chabbat. Rabbi Tsemah alliait à sa pureté et à sa sainteté, une étonnante sagesse. Sa courtoisie, sa noblesse étaient fort connues au point que même les non juifs l’estimaient et le respectaient.
Rabbi Tsemah consacrait ses jours et ses nuits à l’étude de la Torah. Mais toutes les nuits, au moment où il demandait à s’asseoir tranquillement pour étudier, se posait à lui le problème de l’éclairage. Il lui était difficile d’obtenir chaque fois une nouvelle bougie de suif ou un peu d’huile pour une meche.
Une nuit, Rabbi Tsemah trouva pas de feu pour allumer sa bougie. Mais Rabbi Tsemah n’allait pas renoncer à une longue nuit d’étude. Il sortit dans l’obscurité, se dirigea vers la boulangerie la plus proche, et demanda à l’aide boulanger de lui allumer la bougie. Celui ci alluma avec joie la bougie et Rabbi Tsemah revint rassurait : Hachem lui était venu en aide et il n’avait pas perdu des heures en vain !
Tandis qu’il marchait, la bougie s’éteignit. Rabbi Tsemah retourna voir l’emploYe, et s’excusant de le déran-ger, le pria de bien vouloir rallumé la bougie. A plusieurs reprises la bougie s’éteignit en chemin, et la tristesse commença à envahir son cœur. Voyant ce qu’il se passait, l’emploYe prit la bougie et l’apporta au domicile du Rav pour qu’elle ne s’éteigne pas en chemin. “ Car la mistva est une bougie et la Torah une lumière ”, et la petite flamme réchauffa le cœur de Rabbi Tsemah. Il posa les mains sur la tête de l’emploYe et prononça une bénédiction en lui souhaitant de devenir très riche.
Un jour, alors que Rabbi Tsemah traversait Istanbul pour se rendre en Eretz Israël, Hachem mit sur son chemin un juif extrêmement riche – c’était précisément l’aide boulanger. Dans sa générosité, il fit don au Tsaddik d’une somme importante, pour qu’il puisse s’installer tranquil-lement en Eretz Israël et étudier la Torah.
Une année, une épouvante épidémie s’abattit sur Tunis, faisant de nombreuses victimes. Des cris de détresse retentissaient dans toutes les maisons. Il n’y avait pas une maison qui n’eût été toucHee par la maladie.
Rabbi Tsemah qui ne pouvait plus supporter de voir la souffrance de son peuple, invita l’ange exterminateur à venir dans sa maison d’études. Ses éLeves furent stupéfaits lorsqu’il leur fit signe de la main que l’ange était arrivé… Rabbi Tsemah le réprimanda devant l’assistance, et tout en tenant à la main un sac de fèves, lui ordonna de quitter immédiatement la ville et de laisser les habitants tranquille autant d’années que le nombre de fèves contenues dans le sac….
Poussé par la curiosité, l’un des éLeves osa demander le sac au Rav pour savoir le nombre de fèves. On en trouva quatre-vingts.
Le jour même, l’épidémie cessa et les habitants de Tunis respirèrent. Ils avaient vu de leurs yeux, que “ Le Tsaddik décide et Hachem exécute ”.
Et de fait quatre vingt ans plus tard, l’épidémie frappa à nouveau la ville, mais Rabbi Tsemah se trouvait déjà dans le monde où seul le bien règne….
A la fin de sa vie, Rabbi Tsemah tomba gravement malade. Pendant deux ans, il souffrit terriblement, sans qu’on trouve de remède à son mal. La communauté d’Israël implora Hachem qui Guerit les malades, et le supplia d’avoir pitié de leur Rav.
Rabbi Tsemah raconta lui-même que durant ces dures journées, le prophète Elie lui était apparu et lui avait donné le remède :
S’il étudiait la Guemara et les décisionnaires chaque veille de Brit Mila dans la maison de la mère de l’enfant, la Guerison surviendrait.
Rabbi Tsemah accepta d’agir ainsi et Guerit rapidement. A partir de ce jour, il tournait près des portes des juifs de sa ville et s’invitait dans chaque maison où naissait un garçon, et il s’installait pour étudier la Torah jusqu’à l’aube.
Depuis lors se répandit la coutume chez les juifs de Tunis de réunir un Minyane de Hakhamim dans la maison de l’enfant et d’étudier jusqu’à l’aube.
Rabbi Tsemah Tsarfati mourut à Jérusalem en 5477 (1717) au grand désespoir de tous ceux qui l’aimaient, et reçut à sa mort les honneurs dus à un Tsaddik.